By BOULEVARD DES INFOS on 30 juillet 2020
Les entreprises préqualifiées au terme de l’appel d’offre pour affermage de l’eau potable en milieu rural sont en visite sur le terrain. La pérégrination qu’elles ont entamée depuis le 27 juillet leur permettra d’avoir une vue réelle de l’existant afin de proposer des offres compétitives nécessaires à la signature du contrat sur les trois lots objets de la gestion par affermage.
Par : Chafick FAGBÉMI
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Le processus d’affermage des infrastructures hydrauliques en milieu rural suit son cours. Une mission de terrain est effectuée à l’attention des quatre opérateurs professionnels préqualifiés au terme de l’appel d’offres international lancé à cet effet. Cette visite de sites leur permettra de prendre connaissance des quelques sites d’adductions d’eau villageoise (AEV) représentatifs de chaque périmètre des différents lots d’affermage et de leurs environs et d’obtenir par eux-mêmes, et sous leur propre responsabilité, tous les renseignements qui peuvent être nécessaires pour la préparation de leurs offres et la signature d’un marché.
Mais avant, le 23 juillet dernier, ils ont eu droit à une réunion préparatoire afin d’obtenir des réponses à leurs préoccupations au montage de leurs offres.
L’étape de Bembèrèkè et Tchaourou (Borgou)
C’est à Beroubouay dans la commune de Bembèrèkè que la visite des sites d’Adduction d’eau villageoise (Aev) a pris corps.
Après une courte séance de travail avec le maire de Bembèrèkè, Garba Yaya, la mission conduite par Jean-Jacques Séhoué, directeur de la gestion du patrimoine et du suivi de l’exploitation à l’Agence nationale d’approvisionnement en eau en milieu rurale (Anaepmr), appuyée par les services départementaux de l’eau et celles de la commune, ont emmené les opérateurs respectivement sur le site abritant le château d’eau de l’Aev, le site de la station de pompage de l’eau. Ils ont également visité une partie du réseau existant et quelques branchements chez des abonnés. A chaque étape, les délégations posaient des questions de compréhension au représentant de la mairie en charge du suivi de cette Aev.
Il ressort des explications fournies par l’agent que le château d’eau fonctionne normalement y compris la pompe immergée. Et le taux de recouvrement est largement au-dessus de la moyenne. Le seul bémol à ce niveau, c’est que le débit de l’eau est faible. Ce qui fait que les abonnés situés non loin du château d’eau ont accès à l’eau, contrairement à ceux dont les branchements sont loin de l’ouvrage. Au niveau de la station de pompage, le commis aux suivis et contrôle de l’infrastructure (un agent de la société Manobi), explique les étapes de sa mission de contrôle journalier aux délégations. Un contrôle qu’il fait à l’aide de son smartphone et qui lui permet de relever et de suivre tout ce qui ce passe sur le réseau. Des difficultés ont été aussi relevées au niveau de cette station. Au nombre de celles-ci on peut citer l’absence d’un groupe électrogène (l’existant est en panne) à même de suppléer le jus fourni par la Société béninoise d’énergie électrique en cas de coupure. La délégation a aussi noté quelques couacs dans la gestion du site, lesquels couacs sont, en partie, imputables au fermier. En effet, celui oublie parfois d’apposer le cachet payé au verso des factures déjà soldées par les abonnés. Toute chose que les délégations présentes ont condamné. Toutefois, l’agent Manobi a indiqué que les factures payées sont mentionnées dans la base de données numériques consultables à partir de son smartphone.
En gros, cette visite a permis aux soumissionnaires d’avoir ont une idée claire des différents périmètres et de leurs environs concernés par l’appel d’offres.
Le mardi, après une séance de prise de contact et d’échange de civilité avec les deux adjoints au maire de la commune de Tchaourou, les délégations de l’Agence, des opérateurs pré-qualifiés, de la direction départementale de l’eau et celle du 2e adjoint au maire, ont mis le cap sur Alafiarou où des infrastructures d’eau potable, de grande envergure sont en construction. Sur place, les opérateurs ont eu droit à une visite guidée des deux grands châteaux d’eau et des quatre stations de pompage et de traitement d’eau, en cours de construction. Après la description des ouvrages faite par le représentant de l’entreprise en charge des travaux, appuyé par des cadres techniques de l’Anaepmr, les opérateurs pré-qualifiés ont soulevé des préoccupations. Les réponses à ces préoccupations leur ont permis d’avoir une idée précise des caractéristiques de ces ouvrages de derrière génération qui permettront de fournir de l’eau potable aux populations d’Alafiarou en quantité suffisante et en qualité.
L’étape de Glazoué (Collines)
Tout comme à Bembèrèkè et Tchaourou, la délégation de l’Anaepmr et celle des entreprises pré-qualifiées ont été reçues à la mairie de Glazoué, ce mercredi 29 juillet. En l’absence du maire, c’est son premier adjoint, Dieudonné Agbra, qui a conduit la séance d’échange de civilités et de prise de contact entre les deux parties. Laquelle séance a permis au premier adjoint au maire et sa suite de mieux comprendre la finalité de la gestion par affermage des Aev et surtout l’objet de la visite des opérateurs pré qualifiés.
Après cette première étape, les deux délégations, appuyées par le directeur départemental de l’eau, l’exploitant ainsi que le fermier de l’Aev de Thio-Agouagon, sont allés visiter la station de pompage et de traitement d’eau de la localité.
Sur les lieux, le fermier n’est pas passé par quatre chemins pour étaler les difficultés qu’il rencontre dans la fourniture d’eau potable aux populations. Dans son intervention, Désiré Medehouegnon a fait savoir qu’il y a deux ans, un transformateur de la Sbee était tombé en panne mais fort heureusement il a pu continuer le service avec un vieux groupe électrogène qui est aussi tombé en panne, plus tard. C’est alors qu’un second groupe électrogène lui a été prêté. Entre-temps, le compteur électrique de la station a été enlevé par la Sbee pour non-paiement des frais d’entretien de l’appareil. Le groupe qui lui a été prêté ne fonctionne que pendant une heure de temps avant de commencer par s’échauffer nécessitant alors un arrêt du moteur pour quelques heures. Il dit avoir entrepris des démarches pour que le transformateur et le compteur électrique soient rétablis. Malheureusement, ses efforts sont restés vains. Mais la bonne nouvelle, ce mercredi, c’est que le transformateur en panne a été remplacé, annonce-t-il. Ce que confirme le chef service eau hygiène et assainissement de la mairie de Glazoué, Christian Odoubourou, qui donne l’assurance que le compteur électrique sera remis d’ici quelques jours.
Outre cette difficulté, le fermier a évoqué, entre autres, des blocages au niveau du recouvrement des frais de consommation d’eau aussi bien chez des clients particuliers que chez les fontainiers qui, selon lui, détournent les fonds perçus au niveau des bornes fontaines.
Il n’a pas manqué de décrire son mode de fonctionnement notamment le recouvrement des fonds. Pour boucler la boucle, les délégations se sont rendues dans le village Agouagon pour visiter le château d’eau de 40 m3 de capacité qui alimente la zone, le branchement d’un client particulier puis, les locaux du fermier et surtout son système de facturation. Satisfaites des efforts du fermier, les délégations ont salué la détermination de ce fermier à garantir de l’eau potable aux populations. Avec l’affermage, toutes ces difficultés énumérées ne seront que de vieux souvenirs, assurent les membres des différentes délégations.
Après ces deux étapes, la mission effectuera, jeudi, une descente sur le troisième périmètre d’affermage à Ouidah.